Édition du vendredi 15 septembre 2017
Rythmes scolaires : les maires d'Ile-de-France expriment leur ras-le-bol face à la succession de réformes
« Les élus ne veulent plus être baladés ! », s'insurge Chantal Brault, premier adjoint au maire de Sceaux, à l'évocation des réformes successives impactant l'école. Fil rouge du colloque organisé le 13 septembre par l'AMIF (Association des maires d'Ile-de-France), le thème « Les maires et l'école » a ainsi suscité de nombreux questionnements et ravivé des débats récurrents parmi les élus locaux. Au premier rang desquels le retour à la semaine de quatre jours ainsi que la pérennisation du financement des temps d'activités périscolaires et le maintien des postes créés pour les communes demeurant à la semaine de quatre jours et demi.
Si un tiers des communes, notamment rurales, ont opté dès la rentrée de septembre pour le retour à la semaine de quatre jours, suite au décret d'assouplissement du 27 juin dernier, beaucoup de maires déplorent le manque de concertation préalable et « l'injonction » de détricoter la réforme mise en place avec difficultés depuis 2014.
« Les maires ont fait preuve d'une grande responsabilité en appliquant la réforme, soutient Chantal Brault, alors qu'elle leur a été imposée. Mais les réformes s'enchaînent les unes aux autres, d'où notre inquiétude aujourd'hui ».
Auteurs de La réforme des rythmes scolaires: une belle utopie ? paru en 2016, Isabelle Chevalier et Sylvie Gaulene, elles-mêmes cadres territoriales, n'ont pas manqué de rappeler les contraintes budgétaires fortes pesant sur les communes rurales ou semi-urbaines dans la mise en œuvre de la réforme, craignant également que la baisse du nombre de contrats aidés ne mette en péril les « nouvelles activités périscolaires ». De même, la question de la formation des animateurs a été soulevée à plusieurs reprises, Eric Debarbieux, ancien délégué ministériel à la prévention de la violence scolaire, la considérant comme une « urgence absolue ».
Co-rapporteur du groupe de travail sur l'évaluation de la réforme des rythmes scolaires et sénateur de Haute-Savoie, Jean-Claude Carle a insisté sur la nécessité de « fonder toute nouvelle réforme sur l'expérimentation, l'évaluation et la contractualisation ». « Il faut en finir avec la culture de la circulaire », a-t-il plaidé, recommandant de « conserver le principe de la réforme tout en donnant plus de souplesse aux acteurs locaux, en particulier les élus, pour élaborer les emplois du temps scolaire ».
Reconnaissant elle aussi que les « élus locaux ressortent essorés par tous les changements vécus ces dix dernières années », Catherine Morin-Desailly, sénatrice de Seine-Maritime et présidente de la commission culture, éducation et communication du Sénat, appelle à « un consensus autour d'objectifs clairs pour réformer l'école dans l'intérêt des enfants ».
Interpellé sur les moyens financiers alloués aux collectivités locales et sur la nécessité d'une véritable évaluation de la réforme des rythmes scolaires, le député du Bas-Rhin, Bruno Studer, président de la commission culture et éducation de l'Assemblée nationale, a défendu « l'ancrage de l'école dans son territoire et le nécessaire rapprochement entre élus et enseignants ».
Les maires franciliens et les personnels territoriaux de l'éducation, malgré leur désarroi croissant face à des situations quotidiennes tendues, ont réitéré leur volonté de peser sur le débat comme membres à part entière de la communauté éducative.
Si un tiers des communes, notamment rurales, ont opté dès la rentrée de septembre pour le retour à la semaine de quatre jours, suite au décret d'assouplissement du 27 juin dernier, beaucoup de maires déplorent le manque de concertation préalable et « l'injonction » de détricoter la réforme mise en place avec difficultés depuis 2014.
« Les maires ont fait preuve d'une grande responsabilité en appliquant la réforme, soutient Chantal Brault, alors qu'elle leur a été imposée. Mais les réformes s'enchaînent les unes aux autres, d'où notre inquiétude aujourd'hui ».
Auteurs de La réforme des rythmes scolaires: une belle utopie ? paru en 2016, Isabelle Chevalier et Sylvie Gaulene, elles-mêmes cadres territoriales, n'ont pas manqué de rappeler les contraintes budgétaires fortes pesant sur les communes rurales ou semi-urbaines dans la mise en œuvre de la réforme, craignant également que la baisse du nombre de contrats aidés ne mette en péril les « nouvelles activités périscolaires ». De même, la question de la formation des animateurs a été soulevée à plusieurs reprises, Eric Debarbieux, ancien délégué ministériel à la prévention de la violence scolaire, la considérant comme une « urgence absolue ».
Co-rapporteur du groupe de travail sur l'évaluation de la réforme des rythmes scolaires et sénateur de Haute-Savoie, Jean-Claude Carle a insisté sur la nécessité de « fonder toute nouvelle réforme sur l'expérimentation, l'évaluation et la contractualisation ». « Il faut en finir avec la culture de la circulaire », a-t-il plaidé, recommandant de « conserver le principe de la réforme tout en donnant plus de souplesse aux acteurs locaux, en particulier les élus, pour élaborer les emplois du temps scolaire ».
Reconnaissant elle aussi que les « élus locaux ressortent essorés par tous les changements vécus ces dix dernières années », Catherine Morin-Desailly, sénatrice de Seine-Maritime et présidente de la commission culture, éducation et communication du Sénat, appelle à « un consensus autour d'objectifs clairs pour réformer l'école dans l'intérêt des enfants ».
Interpellé sur les moyens financiers alloués aux collectivités locales et sur la nécessité d'une véritable évaluation de la réforme des rythmes scolaires, le député du Bas-Rhin, Bruno Studer, président de la commission culture et éducation de l'Assemblée nationale, a défendu « l'ancrage de l'école dans son territoire et le nécessaire rapprochement entre élus et enseignants ».
Les maires franciliens et les personnels territoriaux de l'éducation, malgré leur désarroi croissant face à des situations quotidiennes tendues, ont réitéré leur volonté de peser sur le débat comme membres à part entière de la communauté éducative.
E.Q.
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